En France, en 2019, il est possible de tuer une femme parce qu’elle est juive sans être jugé.

Ce jeudi 19 décembre, la Cour d’Appel de Paris a déclaré le meurtrier de Sarah Halimi pénalement irresponsable de ses actes. Selon la Cour, son discernement ayant été altéré, il est impossible de le juger. Cette décision survient après plus d’un an et demi de procédure et de combat des associations et de la famille ainsi que plusieurs expertises psychiatriques discordantes.

Pour rappel, en avril 2017, Sarah Halimi avait été défenestrée par un voisin aux cris d’ « Allah Oukbar ». Ces circonstances rendent manifeste le caractère antisémite du crime. La folie ou la consommation de drogue ne sauraient absoudre, dans ces conditions, le criminel antisémite de sa responsabilité.

Pourtant, les juges n’ont pas estimé que ce mobile de haine était une raison suffisante pour qu’un jugement ait lieu. Alors que le nombre d’actes racistes et antisémites continue d’augmenter en France, et avec eux le sentiment d’insécurité des citoyens juifs, la justice envoie, par cette décision, un signal d’impunité.

Pour l’UEJF, aucune politique de lutte contre les actes de haine ne peut être efficace si elle ne s’accompagne pas d’une réponse pénale ferme qui mette fin au cercle vicieux de l’impunité.

Pour Noemie Madar, Presidente de l’UEJF : « En France, en 2019, on peut tuer des grands mères parce qu’elles sont juives sans être jugé. C’est l’avènement du règne de l’impunité face à l’antisémitisme meurtrier. La justice aurait-elle oublié sa responsabilité dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ? »

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