Jean-Marie le Pen jugé jeudi pour des propos sur les Roms

Jean-Marie le Pen jugé jeudi pour des propos sur les Roms

PARIS, 13 novembre 2013 (AFP) – Le président d’honneur du Front national Jean-Marie Le Pen est jugé jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris pour sa sortie en septembre 2012 où il avait déclaré que “comme les oiseaux”, les Roms voleraient “naturellement”.

Sa fille Marine Le Pen est quant à elle poursuivie en tant que directrice de la publication du site du FN, en raison de la diffusion du discours sur le site internet du parti.

Les poursuites, pour injure raciale et provocation à la haine et à la discrimination ont été lancées par le Mouvement contre le racisme et l’amitié entre les peuples (Mrap) et l’Union des étudiants juifs de France (UEJF). SOS Racisme et la Licra sont également parties civiles.

Le 22 septembre 2012 à l’université d’été du Front national à la Baule (Loire-Atlantique), Jean-Marie Le Pen avait enchaîné les provocations sur l’immigration, thème fétiche du parti, sous les yeux de sa fille Marine.
Moquant les Roms, il avait suscité rires et applaudissements nourris en leur attribuant la phrase: “Nous, nous sommes comme les oiseaux, nous volons naturellement”.

“C’est un jeu de mots”, “c’est de l’humour”, affirme l’avocat du FN Me Wallerand de Saint-Just, qui plaidera la relaxe, car “en France on ne condamne jamais quand on pratique l’humour”.

“Comme chacun sait, Le Pen est un grand humoriste”, a ironisé l’avocat de l’UEJF, Me Stéphane Lilti.
“On voit bien qu’il y a un vent mauvais qui souffle dans notre pays”, dénonce Pierre Mairat, avocat et co-président du Mrap, estimant que “Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen, l’extrême-droite tentent d’appliquer une politique de bouc émissaire que l’on dénonce”.

Selon lui, “la responsabilité du FN est grande”, comme celle des hommes et femmes politiques qui “réutilisent ces termes de politique de bouc émissaire”, “toutes ces petites phrases qui ont organisé un climat délétère qui aboutit à la Une de Minute (sur Christiane Taubira), qui utilise le poncif le plus éculé du racisme à l’égard des Noirs”.

Selon Me Lilti, ces poursuites visent à faire sanctionner “la promotion d’un calembour raciste”, “déterminer si le FN est bien un parti d’extrême droite”, et “accessoirement à permettre à Marine Le Pen de clarifier sa ligne officielle de prétendue rupture avec la passé de son mouvement”.

Depuis ces propos, Jean-Marie Le Pen a notamment qualifié en juillet dernier la présence de Roms à Nice d'”urticante” et “odorante”, propos qui ont fait l’objet d’une plainte de SOS racisme à Nice.

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