John Galliano condamné pour injures antisémites

 

Suite à la plainte de SOS Racisme, du Mrap, de l’UEJF et de la Licra, la justice a condamné jeudi à 6.000 euros d’amende avec sursis John Galliano pour des injures antisémites, une sanction que le tribunal a souhaitée “modérée” au vu de l’évolution encourageante du styliste, qui s’est soigné de ses addictions et excusé auprès des victimes.
Alors que le parquet avait requis une amende ferme d’au moins 10.000 euros, l’avocat de l’ancien couturier de Dior, Me Aurélien Hamelle, s’est réjoui d’un “jugement de sagesse” avec “des amendes avec sursis, ce qui est un geste fort”.
“Il a tenu compte des circonstances de sa maladie et des nombreuses attestations versées qui démontrent la véritable personnalité de John Galliano qui n’a jamais eu de sentiment raciste ou antisémite”, a ajouté le conseil, qui ne devrait pas faire appel.
Son client, qui avait été licencié par Dior sitôt les premières accusations connues, était absent au délibéré. Selon une lettre à la présidente du tribunal, Anne-Marie Sauteraud, il “aurait souhaité être à l’audience” mais il a renoncé pour “éviter une nouvelle confrontation avec la presse”.
Le styliste britannique a été condamné à 4.000 euros d’amende avec sursis pour des injures antisémites qu’il aurait proférées, ivre, le 24 février 2011 à La Perle, un café parisien du quartier du Marais. Il aurait lancé à deux amis qui prenaient une bière des insultes comme “dirty Jewish face” (“sale gueule de juive”) ou encore “fucking Asian bastard” (“putain de salaud asiatique”).
Dans un second dossier, où il aurait dans le même établissement traité une femme de “fucking ugly jewish bitch” (“sale putain de juive moche”), John Galliano a écopé d’une amende de 2.000 euros avec sursis.
Il devra en outre verser un euro de dommages et intérêts aux trois clients du bar insultés, ainsi qu’à cinq associations antiracistes. Il devra également leur verser un total de 16.500 euros au titre des frais de justice.
Alors qu’à l’audience, plusieurs témoins avaient semé le doute sur la réalité des injures proférées par John Galliano, le tribunal a considéré qu’il existait “un faisceau d’indices nombreux et concordants (…) suffisant pour démontrer que les propos visés ont été tenus”.
En effet, précise le jugement, “même si des divergences subsistent entre les diverses auditions, il est établi que le prévenu a multiplié les termes outrageants et méprisants”.
“La vraisemblance des propos à caractère antisémite est corroborée (…) par des faits similaires”, ajoutent les magistrats, en faisant référence notamment à une vidéo, révélée le 28 février par le tabloïd britannique The Sun, où l’on voit un John Galliano, ivre, insulter des voisins de table et leur lancer : “J’adore Hitler (…) Des personnes comme vous seraient mortes. Vos mères, vos pères seraient tous des putains de gazés”.
En outre, nuance la 17e chambre, “si les propos ont été publics, la publicité n’était pas destinée à dépasser les quelques personnes se trouvant sur les lieux lors des faits, l’extrême publicité qui en a par la suite été faite n’incombant pas au prévenu”.
Lors de l’audience du 22 juin, John Galliano avait reconnu une “triple addiction” à l’alcool, aux somnifères et au valium. Depuis les faits, il a passé deux mois en cure de désintoxication, en Arizona puis en Suisse.
Dans son jugement, le tribunal reconnaît avoir pris cette évolution en compte. John Galliano, constate-t-il, “a pris conscience de l’état dans lequel il se trouvait et a entrepris de se soigner de manière efficace”. En outre, il n’avait jamais été condamné et a “présenté des excuses”.
Par conséquent, “il lui sera fait une application modérée de la loi pénale”.

© 2011 AFP

Contact Presse :
Jonathan Hayoun
Président de l’UEJF
06.99.08.40.59

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