Un verdict pour les valeurs de la République face à la terreur

Le verdict a été rendu par la Cour d’assises.
Les accusés, présents ou non, ont été condamnés à des peines allant jusqu’à la perpétuité
.

Après 3 mois de procès, un mois d’interruption, trois attentats terroristes et des vies volées, la justice de la République a été rendue.

Dans cette salle devenue presque familière pour tant de familles, de survivants, et les nombreuses parties civiles, le Président est revenu sur ses motivations pas à pas. Il a étayé les liens implicites et explicites entre les accusés et les auteurs de l’horreur de janvier 2015.
Sans la coopération de chacun d’eux, les 7,8 et 9 janvier n’auraient pas été possibles.

Des peines lourdes et adaptées ont été prononcées.
Et l’idéologie qui a mené les auteurs à agir a également été dénoncée. Mots pour maux.
L’islamisme a été pointé et clairement identifié comme le mobile des terroristes et de certains de leurs complices.

L’antisémitisme a été mis en exergue par le Président. Pour la première fois de façon officielle, l’hypothèse selon laquelle le terroriste ciblait l’école juive de Montrouge a été évoquée comme vraisemblable. Clarissa Jean-Philippe a sûrement sauvé la vie de dizaines d’enfants ce jour du 8 janvier 2015.
Le président a également réaffirmé le caractère antisémite de l’attaque de l’HyperCacher, malgré certaines difficultés procédurales pour le caractériser juridiquement.

Pour Charb, Wolinski, Elsa Cayat, Mustapha Ourrad, Cabu, Tignous, Frederic Boisseau, Franck Brinsolaro, Honoré, Bernard Maris, Michel Renaud, Ahmed Merabet, Clarissa Jean-Philippe, Yoav Hattab, Yohan Cohen, François Michel Saada et Philippe Braham, le tribunal a rendu un verdict de justice.

Ils les ont tués, ils leur ont pris leur vie, une partie de celle de leurs proches, et ont détruit les âmes solaires de tant de personnes.
Mais ils n’ont pas gagné.
Ni le combat des valeurs ni celui de la justice.

Nous continuerons à acheter Charlie Hebdo, à dénoncer à haute voix ceux qui expliquent qu’il serait grave de caricaturer le prophète, à aller faire nos courses à l’HyperCacher, et à être fiers d’être juifs et français.
Nous sommes une génération qui a grandi avec l’antisémitisme meurtrier mais le verdict d’aujourd’hui montre que la République ne le laisse pas impuni.
Nous continuerons à combattre dans les écoles, dans les Universités, pour la liberté d’expression et contre l’antisémitisme.

Nous n’avons pas peur, même pas une seconde.

Une pensée spéciale à tous les avocats qui ont dédié des mois et des mois pour représenter dignement la parole de toutes les victimes, et tout particulièrement à Ivan Terel et Stéphane Lilti, les avocats de l’UEJF, à Elie Korchia pour avoir porté avec force la voix de Zari Sibony, à Richard Malka pour la justesse de chacun de ses mots, et Patrick Klugman, avocats de nombreuses familles, qui a porté haut la nécessité de reconnaître le caractère antisémite d’une façon ou d’une autre.

Ce mercredi 16 décembre, la justice a été dite face à la dictature de la haine.
Nous repartons de ce tribunal avec la détermination ultime de continuer le combat, militants et militantes sur le terrain, nous sommes la République et nous nous battrons pour la faire vivre.

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