Quis autem velum iure reprehe nderit. Lorem ipsum dolor sit nulla or narjusto laoreet onse ctetur adipisci.
Quis autem velum iure reprehe nderit. Lorem ipsum dolor sit nulla or narjusto laoreet onse ctetur adipisci.
De notre envoyée spéciale en Israël
Ils forment un véritable plan de paix à eux deux : Henri Cohen Solal, 68 ans, psychanalyste et fondateur de Beit Esther, une institution qui œuvre auprès des populations défavorisées en Israël, et Nour-Eddine Skiker, président de l’association Jalons pour la paix. Ensemble, ils ont conçu, en partenariat avec l’union des étudiants juifs de France (UEJF), un voyage un peu fou en Israël et en Cisjordanie avec une délégation d’une quarantaine de jeunes de Seine-Saint-Denis — dont 14 d’Aubervilliers — et de travailleurs sociaux d’Ile-de-France.
Dans cette région qui est autant une terre de fantasmes que de haines, la démarche est assez inédite. Dès le départ, une jeune fille, membre du conseil local des jeunes d’Aubervilliers, ose la sincérité : « Nous avons grandi avec les clichés du juif qui spoliait les Arabes. On a vécu un véritable lavage de cerveau. »
Pour contrecarrer ces croyances, Henri Cohen Solal a une recette simple : aller voir de plus près ce qui se passe. A Neve Shalom, petit village mixte juif et arabe, ou bien à Abu Gosh, où musulmans, juifs et chrétiens vivent en harmonie, mais aussi dans des zones plus sensibles comme Jérusalem. « Nous allons rencontrer ceux qui ne se sont pas laissés gagner par un discours de haine », annonce-t-il. C’est le fil conducteur de ce périple.
« On se croirait au Landy ! »
Au détour de petites rues, dans le quartier de Shkounat Hatikva, une banlieue défavorisée de Tel Aviv aux prises avec le trafic de drogue, Henri Cohen Solal leur ouvre les portes de l’une de ses « Beit Ham ». Ces maisons chaleureuses ont été imaginées par ce psychologue. « Mais on se croirait au Landy ! s’exclame soudain Maud en découvrant l’une de ces MJC version israélienne. Sauf que leur maison est bien mieux équipée que celle du Landy. »
Par les fenêtres, une énorme enceinte diffuse à plein volume un tube du rappeur français MHD, et, pour la venue des Français, les Israéliens ont aussi remis en piste « Alexandrie, Alexandra ». Les Beit Ham ou « maisons chaleureuses » existent depuis 35 ans et veillent à « ne laisser aucun jeune à la rue ».
« Une fois qu’ils sont chez nous, on n’exclut personne. Mais qu’est-ce qu’on va causer ! », explique le fondateur. Il croit fermement aux vertus de la médiation interculturelle. Ici, 50 % des jeunes accueillis sont d’origine soudanaise ou érythréenne. La formule a même été transposée à Saint-Denis. Mais elle suscite parfois la réprobation des plus zélés de la mosquée voisine. Ils ne supportent pas qu’on y écoute de la musique ou que des jeunes filles puissent aussi la fréquenter. La Beit Ham de Hatikva semble préservée des tensions religieuses, mais elle se sent un peu isolée : « Nous sommes la seule structure dans le quartier », avoue Henri Cohen Solal.
Sous l’effet des rencontres et des découvertes, les certitudes se lézardent, les clichés tombent et aussi quelques approximations. En revenant de la place Yitzakh Rabin (NDLR : 1er ministre israélien assassiné en novembre 1995 à Tel Aviv), l’un des participants est bouleversé : « Je croyais qu’il avait été assassiné par un Palestinien et pas par un juif. C’est ouf ! » Il n’avait que 5 ans quand le drame s’est produit. Alhambra, elle, est sortie en larmes de Yad Vashem, le mémorial de la Shoah.
Jérusalem échappe à toute logique
Au pied des murailles de la vieille ville de Jérusalem, Mourad confie : « Je m’attendais à voir des barrages, des miradors et des soldats partout comme en Algérie. » Difficile aussi de concevoir qu’ici les Arabes peuvent être musulmans ou bien chrétiens et que des noirs portent une kippa.
Jérusalem échappe à toute logique. « Nous sommes au cœur d’une cité qui fabrique de la radicalisation. Heureusement nous avons 150 associations qui travaillent dans la médiation pour éviter que cette ville ne tombe en morceaux », explique Henri Cohen Solal.
Dans cet Orient déjà si compliqué, la délégation s’apprête à mettre le cap sur les territoires palestiniens. Maud qui a déjà fait, la veille, une incursion à Beit Jala, (NDLR : ville palestinienne jumelée avec Aubervilliers) assène : « Quand tu franchis le check-point, essaye de parler aux Palestiniens du vivre ensemble ! »
La suite ici :