Quis autem velum iure reprehe nderit. Lorem ipsum dolor sit nulla or narjusto laoreet onse ctetur adipisci.
Quis autem velum iure reprehe nderit. Lorem ipsum dolor sit nulla or narjusto laoreet onse ctetur adipisci.
Français juif, je porte une histoire sinueuse, faite d’exils et de persécutions. Je porte les voyages de mes ancêtres qui ont fui l’oppression pour trouver un monde plus accueillant, respectueux des minorités. Mon histoire est un héritage pour l’avenir, elle est ancrée en France. Cet héritage est aujourd’hui souillé par l’extrême droite révisionniste de Marine Le Pen qui est aux portes du pouvoir.
Car le Front national a beau être légal, il n’en est pas républicain pour autant. Partout où il prend le pouvoir, il piétine les valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité et de laïcité. Marine Le Pen méprise la France, son histoire et ses valeurs.
Etudiants juifs de France, nous refusons une France refermée sur elle-même qui restreint les libertés, remet en cause l’école républicaine de Jules Ferry en remplaçant l’égalité par la priorité nationale, remplaçant la fraternité par la haine rance qui stigmatise et divise.
Marine Le Pen prétend agir «au nom du peuple» et vouloir «remettre la France en ordre». Mais son action politique se construit contre le peuple et il suffit de constater le désordre à Cogolin, à Hayange ou à Fréjus depuis que le Front national a pris le pouvoir en 2014, pour avoir la certitude que son action politique mènera la France au chaos.
Revenant sur plusieurs décennies de recherches historiques, Marine Le Pen se revendique d’un gaullisme anachronique pour mieux dénaturer l’Histoire et affirmer que la France ne serait pas responsable de la rafle du Vél d’Hiv. Or, depuis le discours de Jacques Chirac du 16 juillet 1995, les historiens, les chefs d’Etat de gauche et de droite, et même le Conseil d’Etat ont établi la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des Juifs de France.
Mais les fondateurs du Front national, ce n’était pas la France de Londres qui entra en Résistance avec le Général de Gaulle. Les fondateurs du Front national étaient de la France de Vichy. Celle de François Brigneau, de Pierre Bousquet, de Léon Gaultier et de Victor Barthélémy. Ce dernier était d’ailleurs, lors de la rafle du Vél d’Hiv, membre dirigeant du Parti populaire français de Jacques Doriot, qui a assisté les policiers français qui ont raflé 13 152 Français juifs dont 4 115 enfants les 16 et 17 juillet 1942 sur ordre de René Bousquet, avec l’appui et l’accord du Maréchal Pétain.
Celle qui prétend à la plus haute fonction de l’Etat, éduquée à la politique par un multirécidiviste de la haine, est bien la fille de son père.
Elle a eu beau jeu de ripoliner la façade, de substituer son prénom au nom Le Pen, d’utiliser une rose bleue pour faire oublier la flamme fasciste, mais le produit vendu est toujours le même : xénophobie, antisémitisme et révisionnisme. Et lorsque Marine Le Pen se sent en perte de vitesse dans les sondages, elle n’hésite pas à manipuler l’histoire de la Shoah pour donner des gages à un électorat à la droite de l’extrême droite. Par cette polémique calculée, Marine Le Pen montre qu’elle est la digne héritière de son père et revient aux fondamentaux du Front national : manipuler le langage pour instrumentaliser une mémoire douloureuse.
Il y a soixante-treize ans, le fondateur de l’UEJF, Dely Tecuciano, est entré en Résistance avec une poignée d’étudiants juifs depuis le maquis toulousain pour s’opposer aux collaborateurs de Vichy et à l’occupant nazi. Ceux-là mêmes que Marine Le Pen et ses sbires tentent de réhabiliter.
A dix jours de l’élection présidentielle, les étudiants juifs de France, se souviennent de la sortie d’Egypte, d’une terre de servitude, vers une terre de liberté lors de la fête de Pessah (la Pâque juive). Et nous le répétons chaque année, comme si nous l’avions vécu nous-mêmes. Ce souvenir est un appel à la vigilance et à l’action pour s’opposer aux ennemis de la liberté d’hier et d’aujourd’hui.
En 2017, nous sommes les garants du monde qui nous est offert et notre génération porte une lourde responsabilité. Dans ce monde tourmenté où la peur semble prendre le dessus sur toute vision politique, j’appelle les citoyens français à faire barrage à l’extrême droite héritière de Vichy, dans les urnes le 23 avril.