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Le 19 mars au matin, un homme casqué entre dans une école et abat deux enfants à bout portant, ainsi que leur professeur. Le meurtrier poursuit une petite fille qui s’enfuit, l’attrape par les cheveux et la tue d’une balle dans la tête. Une femme perd son mari, et deux de ses enfants, tuées parce que juifs. Quelques jours plus tôt, ce même homme assassinait trois militaires.
C’était en France. À Toulouse. En 2012.
Les condamnations de la classe politique sont unanimes ; la campagne présidentielle est alors suspendue, les Français descendent dans la rue.
Merah serait un héros, une superstar
Un an plus tard, l’heure est au bilan. La tuerie a-t-elle marqué le début d’une ère nouvelle ? Aura-t-elle été un signal d’alarme provoquant une prise de conscience ? Le terrorisme djihadiste se fait-il plus menaçant pour la France ? Les réponses apportées depuis sont-elles adéquates ?
Certes, les autorités politiques, et les forces de police, accomplissent un travail de fond qui garantit aux Juifs de France une protection contre les agressions antisémites. La parole est claire et la vigilance est de mise.
Mais nous sommes loin du sentiment d’alerte et de solidarité nationale pour les victimes d’antisémitisme en France, et plus généralement de racisme. Devant les défis renouvelés que pose la lutte contre l’antisémitisme, nous percevons au contraire une forme de lassitude, voire de mépris, pour les idéaux du vivre-ensemble et de l’antiracisme, qui semblent avoir perdu leurs lettres de noblesse.
En guise d’alarme, la tuerie de Toulouse aurait suscité une montée en flèche des actes antisémites, qui ont paradoxalement progressé de 58%. Un malaise se fait sentir. Pire, un bruit court le long des murs, sur les réseaux sociaux, et s’échappe de temps à autres vers les classes. Merah serait un héros… Une superstar.
Voilà que la radicalisation de Mohamed Merah, au lieu de faire figure de garde-fou, aura même provoqué des émules, comme ces apprentis terroristes arrêtés après avoir jeté une grenade dans un centre commercial casher et planifié des attentats sur le territoire.
Il est temps de s’indigner et d’agir
Faut-il aussi s’interroger sur le fait que l’on parle beaucoup “d’affaire Merah” ? Cette manière de le dire montre que l’attention est focalisée sur le bourreau. La parole des familles des victimes est discrètement atténuée, elle serait insupportable.
Il est temps de s’indigner sur l’horreur des crimes, des paroles de haine, des agressions physiques et des insultes. Il faut s’indigner que dans certaines classes, en France, les professeurs renoncent à aborder l’histoire de la Shoah, par peur de choquer certains élèves ou de susciter des remous. Il est temps de s’indigner et d’agir.
Quant à la justesse des réponses apportées, une question s’impose. Pourquoi l’antiracisme n’est-il plus perçu comme un rempart ? L’air du temps voudrait qu’il s’efface au profit des initiatives intercommunautaires.
La réponse aux problèmes de l’antisémitisme ne peut reposer sur le dialogue interreligieux. Un assassinat est un crime, ce n’est un acte religieux que pour les fanatiques. Le massacre d’enfants juifs par un terroriste islamiste ne résulte pas d’une mauvaise entente fantasmée entre groupes, mais bel et bien d’un malaise plus profond, d’un antisémitisme ancré, dont on refuse de prononcer le nom. Un problème qui concerne donc, plus que jamais, chaque Français et la nature de la société dans laquelle il veut vivre, et non deux communautés.
Nous, étudiants français et juifs, ce n’est pas à la communauté que nous demandons d’assurer notre sécurité sur le territoire national, mais bien à la République. Rappelons que les communautés doivent être des acteurs républicains, et non des groupes ethniques. Il n’y a pas de dilemme, pas d’alternatives.
La communauté nationale doit non seulement s’appuyer sur les valeurs de la démocratie, être garante de l’éthique et des lois, mais aussi en assurer la transmission en tous lieux et en toutes circonstances.
Chaque communauté doit avoir à cœur de promouvoir et de faciliter cette transmission. Car ne nous leurrons pas, c’est ce qui les protégera tout en protégeant la nation.
Renforcer la conscience antiraciste
De même, il faut lutter contre les phénomènes de repli. Il faut renforcer la conscience antiraciste, doter chacun des moyens de déconstruire les préjugés, éradiquer le phénomène de banalisation et de détachement face à cette réalité.
Il ne faut rien lâcher du combat que nous menons d’arrache-pied contre le racisme et l’antisémitisme sur internet, et spécifiquement sur les réseaux sociaux, pour permettre que les auteurs de messages antisémites puissent être identifiés, comme le voudrait la loi française.
Il faut que les nouvelles générations aient confiance en la laïcité, que celle-ci ne soit plus vécue comme une particularité parmi d’autres, mais un cadre permettant à chacun de s’épanouir dans ses croyances dans le respect des valeurs de notre pays.
Nous devons enfin en finir avec l’indifférence coupable, celle qui dit que l’antisémitisme est banal et que le racisme est un mal nécessaire. Les personnes menacées doivent avoir d’autres soutiens que les simples paroles politiques et les bénédictions des organisations religieuses. C’est notre société qui est en danger et non des individus, victimes potentielles cherchant à se protéger, c’est notre préoccupation en tant que citoyen.
Il en va de l’avenir de la République.
Une veillée sera organisée ce soir de 20 heures à 23 heures sur les marches de l’opéra Bastille à la mémoire des victimes de Toulouse Montauban.