Chroniques de la délégation en Tunisie– Jour 3

Chroniques de la délégation en Tunisie– Jour 3

Le jour des révolutionnaires : Une journée a la rencontre des révolutionnaires de la première heure, ceux qui ont le plus pesé, plus que les grandes structures rencontrées précédemment qui n’ont apporte qu’un cadre a ce soulèvement, avant tout spontané.

Radio Révolution

Nous commençons la journée en rencontrant l’artisan de la radio de la révolution, la radio la plus indépendante, le lieu de la parole libérée. Pour lui, les années 2000 sont celles de l’éveil des tunisiens à la chose publique grâce aux chaines satellitaires et a la démocratisation d’Internet.  C est la rencontre la plus édifiante en termes de vision sur ce qu’il considère comme la période  de validation de la révolution .Pour lui, quelques leaders politiques ont confisqué ce le débat nécessaire sur l’élaboration d’une nouvelle constitution.

Mai 68 en Tunisie

Nous nous rendons à l’université dite du « 10 décembre » de Tunis. Nous sommes accueillis par le fraichement créé Club des jeunes juristes révolutionnaires. Des étudiants de l’Union Générale des Etudiants Tunisiens sont aussi présents. La maturité politique des étudiants présents et leur niveau de connaissance sur l’instauration des démocraties, sur les différentes révolutions politiques de l’histoire sont impressionnants. S’ensuivent des échanges intenses, dignes des AG  qu’on peut voir dans les archives de Mai 68. Ils ont mené la révolution dans la rue, ont fait partir Ben Ali et se réunissent aujourd’hui pour penser le nouveau régime. Les jeunes juristes révolutionnaires ont été les tous premiers avec les avocats à descendre dans la rue a Tunis.

Un Secrétaire d’Etat-Bloggeur

Non loin de là, le ministère de la Jeunesse. Nous rencontrons ici une des icones de la révolution, Slim Amamou aussi connu sous le pseudo de slim404, bloggeur devenu secrétaire d’Etat à la Jeunesse a à peine 30 ans. Il faisait transiter les messages sur Twitter, Facebook, était le fer de lance du mouvement sur Internet. Il ne veut pas faire de politique mais accepte ses nouvelles responsabilités jusqu’aux élections.

Diner dans une famille engagée

Une partie de la délégation est invité à manger dans la famille d’un jeune homme rencontré place de la Casbah dès le premier jour, un des révolutionnaires que nous avons rencontré le premier jour. Autour d’un couscous tunisois, les membres de la famille nous racontent les années de censure, de harcèlement physique et moral, de corruption généralisée. « En Tunisie, même l’air tu dois le payer à quelqu’un ». Après le repas, la fille de la famille nous montre ses tracts du parti communiste interdit sous Ben Ali qu’elle distribuait à l’université.

A la Casbah, sous la pluie

Et puis nos fins de journées sont  à présent synonymes  de textos et appels en pagaille de jeunes tunisiens. Ils nous attendent place de la Casbah pour. Sous la pluie les chants et les slogans, le rassemblement s’est poursuivi toute la nuit.

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