François Hollande a réaffirmé fermement lundi, lors de sa visite en Israël, sa détermination à lutter en France contre l’antisémitismeet le racisme. Interrogé sur BFMTV, aux côtés du président israélien, sur les propos racistes contre la ministre de la Justice, le président français a déclaré qu’«avec la force du droit, nous devons pourchasser, lutter, éradiquer le racisme et l’antisémitisme, ne rien laisser passer».
Pour dénoncer l’escalade possible, le chef de l’Etat a ensuite énuméré : «On laisse une phrase être prononcée, on laisse un acte être commis, un enfant dans une école parce qu’il est juif être moqué, un arabe parce qu’il est musulman pourrait être mis en cause pour sa religion, et après un ministre parce qu’elle a une couleur de peau». Faisant explicitement référence aux tueries perpétrées par Mohamed Merah, début 2012, il a ajouté : «Nous devons être d’une fermeté totale parce que de cette facilité, cet écart de langage, arrive un acte terroriste, celui qui a été commis à Toulouse, ce n’est pas si loin».
«Aucune de ces blessures n’est refermée, je ne serai jamais en paix», a confié le président français, avant d’ajouter : «Je ne laisserai jamais en paix ceux qui se mettent du côté de l’antisémitisme et du racisme». Sur l’antisémitisme, a-t-il poursuivi, «nous avons aussi notre propre histoire, j’ai voulu qu’elle puisse être évoquée, après d’ailleurs ce qu’avait déclaré le président Chirac avant moi, et notamment par rapport à la rafle du vel d’Hiv». Le 16 juillet 1995, peu après son élection à la présidence de la République, Jacques Chirac avait pour la première fois reconnu la responsabilité de la France dans cette rafle.
«Il faut aussi regarder notre histoire, parce qu’elle a charrié cet antisémitisme et nous ne devons pas le laisser ressortir», a martelé François Hollande.
Le Parisien, A la une, lundi 18 novembre 2013