Par Dov Maïmon*.
Le 1er Juin 2014 pourrait peut-être s’inscrire comme un tournant dans les relations Israël-diaspora. En effet, le Conseil des ministres israélien a entériné un méga-projet destiné à s’opposer à l’érosion identitaire qui fait partout ses ravages dans les communautés de la Dispersion. C’est la première fois qu’un effort d’une telle envergure est lancé – le projet s’inscrit dans la durée et devrait atteindre le budget colossal annuel d’un milliard de shekels en 2018 – et que la structure de sa gestion s’effectue sur la base d’un véritable partenariat entre égaux.
En rupture avec le discours de Ben Gourion qui appelait les Juifs à quitter l’exil et rejoindre définitivement l’aventure sioniste, ce projet prend en compte la dimension transnationale de l’expérience juive du 21ème siècle. L’Alya reste certes l’accomplissement de l’idéal sioniste mais pas question pour autant d’abandonner ceux qui restent et qui précisément sont les plus vulnérables à l’assimilation.
Le diagnostic du départ est simple: le sentiment de communauté de destin qui unissait les Juifs du monde entier en 1948 et en 1967 n’a plus la même vigueur au sein des nouvelles générations, et Israël, plus grande et plus puissante communauté juive au monde, a le devoir et les moyens aujourd’hui de s’impliquer pour changer la donne. Il s’agit donc d’un plan d’intervention massif, pensé en commun par une équipe d’experts multidisciplinaire et dirigé par une commission internationale, pour renforcer l’identité juive des jeunes juifs de diaspora (13 ans-35 ans) et les relier avec la jeunesse israélienne…
Suite dans Israël Magazine n°162.