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De nouveaux outils pour l’enseignement de la Shoah aux enfants

Plusieurs outils pour développer l’enseignement de la Shoah dans le cadre pédagogique ont été dévoilés vendredi par Xavier Darcos, qui a ainsi refermé le chapitre des polémiques sur la suggestion d’une prise en charge à l’école de la mémoire des enfants juifs déportés.

En visitant le Mémorial de la Shoah à Paris, avec Simone Veil, présidente d’honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, et Serge Klarsfeld, président de l’association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France, le ministre de l’Education a présenté de nouveaux “outils pédagogiques”.

Son ministère a conçu pour les instituteurs de CM2 un portail internet, www.shoah.education.fr, et un livret pédagogique, “Mémoire et histoire de la Shoah à l’école”, désormais disponible et qui va être diffusé dans les écoles.

En outre, une base de données sur 11.400 enfants juifs déportés de France, développée par le Mémorial à partir des archives de M. Klarsfeld, va être accessible aux enseignants, mais “sur identification” et “à des fins exclusivement pédagogiques”, selon le ministère.

Le portail internet comprend un lien vers la base documentaire qui elle est implantée sur le site pédagogique “Le grenier de Sarah” (www.grenierdesarah.org). Elle comprend informations, documents d’archives et photographies sur l’histoire de ces 11.400 enfants.

Lors de sa visite, M. Darcos a rappelé “la dimension universelle” de l’enseignement de la Shoah et “son importance dans la formation d’esprits libres et tolérants”.

Alors que cet enseignement est au programme de CM2 depuis 2002, une mission pour le développer avait été mise en place par M. Darcos, après une intervention du président Nicolas Sarkozy en février dernier lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

Cette mission n’avait cependant pas retenu l’idée de M. Sarkozy de “confier la mémoire” de l’un des 11.400 enfants juifs déportés de France à “tous les enfants de CM2”, idée de “parrainage” qui avait suscité un tollé.

En février, des psychologues, des enseignants, des parents d’élèves et Simone Veil elle-même, ancienne déportée à Auschwitz, avaient mis en garde contre les “risques psychologiques” qui pourraient résulter du fait de “confier” la mémoire d’un enfant mort à un enfant de 10 ans.

Le choix de nouveaux outils a donc découlé des recommandations de la mission, dirigée par Hélène Waysbord-Loing, présidente de l’association de la Maison d’Izieu, et composée des personnalités engagées dans la transmission de la mémoire de la Shoah.

Le rapport proposait de définir la thématique des enfants comme l’approche privilégiée pour enseigner en CM2 l’histoire de l’extermination des Juifs durant la Seconde guerre mondiale. Et d’aborder le sujet par l’étude en classe d’un nom, d’un visage, d’un parcours, pour évoquer principalement la vie des enfants jusqu’à leur déportation, en rappelant aussi l’histoire des enfants sauvés ainsi que des “Justes”, ceux qui les ont aidés.

En juillet dernier, dans une instruction ministérielle, M. Darcos avait déjà repris les principales orientations du rapport Waysbord. Il soulignait que, “inscrit dans sa dimension historique, l’enseignement de la Shoah a une finalité civique et répond à une obligation morale”.

Les écoliers, ajoutait-il, “seront ainsi amenés à une première compréhension de la notion de crime contre l’humanité ainsi qu’à celle de droits humains universels”.

Le Point, 5 décembre 2008.

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