“Oui, nous pouvons faire barrage au Front National !” Retrouvez la lettre ouverte du président de l’UEJF, Sacha Reingewirtz, adressée aux dirigeants des partis pour faire respecter le Front Républicain.

Lettre ouverte à Jean-François Copé, président de l’UMP ; Jean-Louis Borloo, président de l’UDI ; François Bayrou, président du Modem ; Harlem Désir, secrétaire national du PS ; Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV ; Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, co-présidents du PG, et Pierre Laurent, secrétaire national du PC.

Mesdames, Messieurs les dirigeants des partis républicains ;

Les Français ont voté et le constat s’impose : jamais l’abstention aux municipales n’a été aussi forte, jamais le Front National n’a été en passe de conquérir autant de villes. La perte d’Hénin-Beaumont est un coup dur. Inutile de tergiverser entre vous pour savoir à qui imputer ce débordement de l’extrême-droite. Aujourd’hui, l’heure est à l’action.

Oui, les partisans du camp républicain et du vivre-ensemble ont perdu une bataille, non, nous n’avons pas perdu la guerre ! Si les résultats inquiètent, rappelons que le FN ne dépasse pas 7 % des suffrages nationaux. Marine Le Pen s’est promis de faire élire plus de 1000 conseilleurs municipaux, il est encore temps de l’en empêcher !

Nous pouvons faire barrage au parti de la haine au lieu de rester les bras croisés devant une irrésistible ascension. Nous le pourrons si vous avez le courage de faire appel à une tradition qui nous honore, celle du Front Républicain.

Qu’est-ce que le Front Républicain ? C’est la conviction que face au populisme et au racisme, aucun calcul politicien ne tient, que seul le bon sens s’impose. C’est l’alliance inévitable des démocrates, c’est la préservation de nos villes face aux apprentis-sorciers du Front National.

Le Front Républicain est l’héritier de l’appel lancé par Mendès-France pour mettre en minorité les poujadistes lors de la guerre d’Algérie. Le Front Républicain, c’est ce “NON !” crié par la collectivité des Français, et qui résonne encore pour toute la génération descendue dans la rue au lendemain du 21 avril 2002.

Pourtant aujourd’hui, le Front Républicain est vilipendé de tous côtés, on nous sert ici et là la chronique de sa mort annoncée. Disons-le clairement : non, le Front Républicain n’est pas un aveu de faiblesse, ni une preuve apportée aux détracteurs du “système UMPS” ! Le Front Républicain est la seule arme pour empêcher une partie de nos concitoyens de tomber sous la coupe d’un parti rétrograde et xénophobe.

A ceux qui en doutaient, la campagne municipale a offert quantité d’exemples de la permanence du racisme et de l’antisémitisme au sein du Front National : à Laval où Jean-Christophe Gruau avançait que l’immigration est un cancer, à Nevers où Séverine Amelot exhibait des photos d’elle devant un drapeau nazi, à Rethel où Anne-Sophie Leclère comparait Christiane Taubira à un singe, ou encore à Paris où la liste du 12ème arrondissement accueillait Pierre Panet, négationniste et ami intime de Dieudonné.

D’ici mardi soir, date de dépôt des listes du second tour, vous devez prendre vos responsabilités. Le temps presse, et vos militants attendent des actes.

Jean-François Copé, finissez-en avec la gabegie du “ni-ni” ! En prenant le risque de laisser élire des candidats du Front National, vous accentuez la banalisation de leurs idées, et vous entretenez le doute sur de futures alliances UMP/FN redoutées dans certaines villes. Puisez dans le fonds des valeurs gaullistes pour que votre parti restaure le cordon sanitaire d’autrefois, exigez le retrait de Bernard Chaussegros à Avignon, celui d’Alexandre Cassaro à Forbach, de Christophe André à Beaucaire, et de Christian Barbero à Digne-Les Bains !

Harlem Désir, le Parti Socialiste doit appliquer ville par ville le principe du désistement républicain. Vous savez que Marion-Maréchal Le Pen ne doit son siège à l’Assemblée qu’à l’obstination de la candidate PS qui avait refusé de se retirer. Vous devez exiger fermement le retrait de Jean-Michel Duplaa à Béziers, lui qui rêverait d’une alliance avec Robert Ménard, tout droit parti pour emporter la ville … Tout comme il est de votre responsabilité immédiate d’obtenir le désistement d’Alain Gaido à Saint-Gilles, de Jacques Cresta à Perpignan, ou encore d’Elsa Di Meo à Fréjus. !

Jean-Luc Mélenchon, votre refus du Front Républicain au nom d’un relativisme politique est le triste miroir d’une logique qui fait également recette à l’extrême-droite : ayez une parole de responsabilité en revenant sur vos positions, et demandez maintenant le désistement d’André Castelli à Avignon.

Cette semaine, nos militants sillonneront la France pour porter un message de fraternité et donner du souffle à ceux pour qui l’égalité est une promesse lointaine. La désillusion est grande : plus de seize millions de concitoyens ont fait le choix de l’abstention, signe d’un désespoir dont le Front National se nourrit. A Forbach, Fréjus, Perpignan, Saint-Gilles, Béziers, Tarascon ou Avignon, nous faisons confiance dans le réveil citoyen face au parti de la haine. Mais ce sursaut ne sera possible que si vous prenez vos responsabilités et imposez le désistement républicain sans exception. Dans les villes où le lien social se délite et où le FN se précipite, ce sera la seule façon de préserver l’attachement au vivre-ensemble, qui dans ces moments incertains, demeure notre bien commun le plus précieux.

Salutations militantes,

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