"Libérons Internet du négationnisme !" : l’UEJF et l’UDA lancent un appel 

A l’occasion du 70ème anniversaire de la libération d’Auschwitz, l’Union des Etudiants Juifs de France et l’Union des Déportés d’Auschwitz lancent un appel pour demander que les réseaux sociaux et plateformes d’échange prennent enfin leurs responsabilités et retirent les contenus négationnistes.

Vous trouvez ci-dessous le texte de la tribune parue ce soir dans Libération, et à cette adresse la pétition relative à cet appel.

Signez l’appel sur : http://freetheinternetfromdenial.wesign.it/fr

Libérons Internet du négationnisme !

Aujourd'hui, qui recherche des informations sur la Shoah via les grandes plateformes d'échange et de diffusion en ligne tombe immanquablement sur des discours qui cherchent à prouver que la Shoah n’aurait pas existé. De nombreuses vidéos figurant parmi les premiers résultats de la recherche mobilisent des arguments pseudo-scientifiques afin de démontrer que l’extermination des Juifs et des Roms en Europe ne fut pas ce que l’on prétend dans les livres d’histoire.

Avant les négationnistes d’aujourd’hui, les nazis eux-mêmes ont cherché à effacer toute trace du génocide afin d’oblitérer leur crime. Aujourd’hui, le négationnisme est un délit dans un grand nombre de pays, et aux yeux de l’Organisation des Nations-Unies depuis 2007.

Alors qu’Internet est devenue la source d’information essentielle pour les nouvelles générations, la diffusion du négationnisme contribue à la banalisation du racisme et de l’antisémitisme dans notre société, augmente l’indifférence et provoque des passages à l’acte violents.

Les réseaux sociaux se sont donnés les moyens de bannir le fléau des contenus pédo-pornographiques, et d’interdire les incitations à la haine.

Aujourd’hui, nous demandons aux grands réseaux sociaux de prendre leurs responsabilités et d’interdire les contenus négationnistes dans leurs conditions d'utilisation.

Nous, survivants de la Shoah, refusons qu’au 70ème anniversaire de notre libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, les outils de la modernité soient laissés à ceux qui veulent détruire notre monde de valeurs.

Nous, étudiants, dernière génération à connaître des rescapés, refusons que les réseaux sociaux que nous utilisons au quotidien abondent de contenus et vidéos négationnistes.

Nous, dirigeants d’associations engagées dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, refusons d’abandonner la liberté pour laquelle nous combattons à ceux qui en font un alibi de la haine.

Nous, citoyens, refusons qu’Internet légitime la violence et la manipulation.

La vérité de l'histoire a besoin que chaque citoyen responsable s'engage pour veiller sur elle. Il est déjà plus que temps que tous les hommes de bonne volonté, de toutes les nations, simple utilisateur, architecte ou investisseur d'Internet, s'impliquent pour la défense de la vérité. Car si Internet est notre bien commun, il dépend de chacun de nous que la vérité y triomphe du mensonge.

Signataires :

Raphaël Esraïl, Président de l’Union des Déportés d’Auschwitz

Sacha Reingewirtz, Président de l’Union des Etudiants Juifs de France

Et :

Benjamin Orenstein, Président de l’Amicale des Déportés d’Auschwitz du Rhône

Elie Buzyn, rescapé d’Auschwitz-Birkenau

Alberto Israel, rescapé d’Auschwitz-Birkenau

David Schulhof, rescapé d’Auschwitz-Birkenau

Zesia Laskier, rescapé d’Auschwitz-Birkenau

Alfred Szalawecz, rescapé d’Auschwitz-Birkenau

Claude Bloch, rescapé d’Auschwitz-Birkenau

Sam Rupkowski, rescapé d’Auschwitz-Birkenau

Jeannette Deplace, rescapé d’Auschwitz-Birkenau

Julien Godet, rescapé d’Auschwitz-Birkenau

Ainsi que :

William Martinet, Président de l’UNEF

Alexandre Leroy, Président de la FAGE

Olivier Vial, Président de l’UNI

Gilles Clavreul, Préfet, délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme

Dominique Sopo, président de SOS RACISME

Alain Jakubowicz, président de la LICRA

David Harris, directeur de l’American Jewish Committee

Seta Papazian, présidente du Collectif V.A.N. (Vigilance Arménienne contre le Négationnisme)

Marcel Kabanda, président d’Ibuka-France (pour la mémoire du génocide des Tutsi au Rwanda)

Alain Daumas, président de l’U.F.A.T. (Union Française des Associations Tsiganes)

Benjamin Abtan, président de l’EGAM (European Grassroots Antiracist Movement)

Signez l’appel sur : http://freetheinternetfromdenial.wesign.it/fr